Point de situation sur les maisons de naissance en France

Les maternités ne sont pas les seules structures à accueillir les femmes enceintes ou sur le point d’accoucher. D’autres alternatives se développent en France comme à l’étranger, à l’instar des maisons de naissance. Découvrez leur mode de fonctionnement dans cet article.

Publié le 22 novembre 2023

Des maisons de naissance : pour quoi faire ?

Les maisons de naissance sont des lieux où les femmes peuvent accoucher naturellement, grâce à un accompagnement professionnel, humain et émotionnel. Ces structures autonomes, entièrement gérées par des sage-femmes, offrent une prise en charge globale et individuelle de chaque patiente depuis la phase de la préparation à l'accouchement jusqu'au post-partum. A l'inverse des maternités, où le matériel médical et technique est de rigueur, les maisons de naissance se veulent « comme à la maison ». Les chambres y sont plus intimes, plus chaleureuses et pratiques pour accueillir toute la famille. Elles sont souvent dotées d'une salle de bain avec une baignoire permettant aux futures mamans de se détendre, parfois même d'une piscine.

En maison de naissance, l'accouchement se déroule dans le respect de la physiologie, tout en restant sécuritaire. En effet, les sage-femmes collaborent avec les acteurs hospitaliers et médicaux qui les entourent, et n'hésitent pas à les solliciter en cas de besoin. A noter qu'un accouchement dans ce type de structure n'est possible qu'en cas de grossesse à bas risque.

Maisons de naissance en France : de l'expérimentation à la pratique

Si les maisons de naissance sont démocratisées dans certains pays, comme en Belgique ou aux Pays-Bas, elles sont encore peu nombreuses dans l'Hexagone. Il aura fallu de longues années de discussion avant l'adoption d'une loi en 2013 et d'un décret en 2015 autorisant, à titre expérimental, leur existence. Jusqu'en 2020, seule une petite dizaine de maisons de naissance existait (à Paris, Grenoble, Castres, Nancy...), l'objectif étant de vérifier leur bon fonctionnement avant leur généralisation sur le territoire national.

A côté de cela, contrairement à d'autres pays, en France, le fonctionnement des maisons de naissance repose tout de même sur une maternité partenaire. Ces dernières doivent impérativement être situées à proximité immédiate ou au sein même d'un établissement hospitalier, pour permettre un transfert rapide aux urgences médicales en cas de complications, comme une césarienne. En outre, ces établissements restent physiquement, juridiquement et administrativement indépendants et autonomes.

Un décret organisant le développement des maisons de naissance publié en 2021

Après une phase d'expérimentation « aux résultats positifs », selon le commentaire qui accompagnait le projet de budget 2021 de la Sécurité sociale, un texte de loi prévoit désormais la création sur deux ans de douze nouvelles structures de ce genre d'ici à la fin 2022. Le décret organisant le développement des maisons de naissance est paru fin novembre 2021 au Journal officiel (JO). Cependant, la publication tardive des textes d'application rend incertaine la réussite de cet objectif, sans compter que le sujet reste encore polémique et que les avis des soignants sont divisés.

Pourtant, la filière des maisons de naissance s'intègre parfaitement dans le contexte actuel de restriction budgétaire entraînant une réduction du personnel soignant dans les maternités. Celles-ci pourraient par ailleurs générer des économies considérables à moyen-long terme. Quoi qu'il en soit, les maisons de naissance existantes devront déposer leurs demandes de renouvellement avant début février 2022 auprès de leurs ARS (agences régionales de santé) respectives, afin d'éviter une interruption de leur activité.